Un détour parisien : Serge Elisseeff (1889-1975) et les études japonaises en France (1921-1934)
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thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Vasseur, Édouard
Date de soutenance
2025
Lieu de conservation
Langue
français
Mots-clés
Résumé
La prometteuse carrière d’orientaliste de Serge Elisseeff (1889-1975), né dans une famille de la grande bourgeoisie marchande de Saint-Pétersbourg, est bouleversée par la révolution d’Octobre 1917 qui le conduit à émigrer à Paris en 1921. Bien qu’il puisse s’appuyer d’une part sur ses compétences en langue et littérature japonaises, acquises à l’université impériale de T?ky?, et d’autre part sur le réseau orientaliste européen, ses années parisiennes sont laborieuses et il ne parvient qu’à occuper des postes subalternes dans les institutions françaises. Ses travaux sont dispersés et hétérogènes, et, par manque de temps, ses recherches limitées. Ses publications s’apparentent plutôt à des synthèses destinées à un public élargi qu’à des études scientifiques spécialisées. S’il adopte certaines des méthodes de la japonologie naissante, Serge Elisseeff conserve un profil généraliste, à contre-courant de la spécialisation croissante des orientalistes français de l’époque. Son rôle est moins celui d’un chercheur que d’un passeur de savoir, ce qui l’inscrit dans le nationalisme ambiant qui caractérise la politique extérieure japonaise comme le contexte européen de l’entre-deux-guerres. Il est le relais d’un point de vue japonais qui rejoint le discours nationaliste tout en participant à des projets internationalistes, notamment dans le cadre de la Société des nations. Sa conception de l’art ainsi que sa volonté de promouvoir l’art japonais sert autant ses propres objectifs que ceux de la politique culturelle japonaise.
