«Mettre les mains a la paste» ? : de la répartition spatiale à la division sexuée du travail l’emploi rémunéré des femmes à Paris (XIIIe-XVe siècle)
Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales
thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Arabeyre, Patrick
Date de soutenance
2025
Lieu de conservation
Langue
français
Mots-clés
Résumé
Cette étude porte sur le travail des femmes dans le Paris des trois derniers siècles du Moyen Âge. La répartition spatiale des travailleuses, localisées grâce aux rôles de taille du règne de Philippe le Bel (1285-1314), fut utilisée comme prisme d’observation de la répartition sexuée du travail, que l’on peut définir comme la division genrée des tâches. Plutôt qu’une description, à tendance naturalisante, de la répartition sexuée du travail, notre étude vise plutôt à en rechercher les causes, afin de souligner ses dimensions purement culturelle et sociale. Le prisme de la répartition spatiale permit cela, puisqu’il permettait de se refuser à choisir des secteurs d’activités pensés a priori comme féminins. Les autres sources, normatives, judiciaires ou encore comptables, permirent de penser le travail féminin en acte. Hormis deux parties consacrées aux formes du travail et aux rémunérations des femmes, les quatre autres parties s’intéressent chacune à un objet géographique du Paris médiéval : les structures administratives (quêtes, paroisses, quartiers), la Seine, les périphéries et la rue. Ces quatre figures montrent toutes que le travail féminin ne répond pas aux mêmes contraintes que le travail masculin. Ces contraintes, matérielles et idéologiques, ont pour conséquence de concentrer les femmes dans des secteurs moins diversifiés – mais aussi moins rémunérateurs et socialement valorisés, et donc des espaces géographiques plus réduits. Cette conséquence n’est en fait qu’un symptôme de la division sexuée du travail, et fonde l’originalité de notre méthode, puisqu’elle permit de remonter, à partir des conséquences, les explications de la division sexuée du travail.