L’histoire commence à vingt et une heures : le documentaire historique à la télévision française (1949-1989)

thèse d’École des chartes

Auteur

Date de soutenance

2022

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Les programmes historiques diffusés à la télévision publique française au XXe siècle possèdent un caractère éminemment politique, car ils relaient les orientations mémorielles du pouvoir en place. D’abord étroitement contrôlés et vecteurs d’un catéchisme républicain, ils évoluent à partir des années soixante-dix au gré des débats publics autour de l’histoire et de la mémoire, notamment suite à la résurgence des traumatismes nés des conflits récents et au retour dans l’espace médiatique de discours historiques et mémoriels auparavant tabous. Les documentaires, genre souvent confidentiel au sein des programmes historiques mais plus proche du travail historien que la production fictionnelle, sont en particulier d’une richesse inédite : ils permettent d’étudier les influences respectives qu’entretiennent les discours historiques dans l’espace public d’une part et dans le champ télévisuel d’autre part, puisque c’est dans leur cadre que sont diffusées des émissions novatrices, relatives à des questions jusque-là taboues. La participation de grands historiens à l’écriture, à la production voire à la réalisation de documentaires légitime progressivement la place d’une culture savante et universitaire au sein d’une culture médiatiquecollective, et la participation d’historiens et historiennes aux débats publics du XXIe siècle semble toujours être l’héritière de ces premières incursions. À travers les documentaires historiques, la télévision accompagne voire suscite des avancées historiographiques de premier ordre, relatives notamment à l’histoire de la télévision, cette question étant indissociable de la production de documentaires. Dans le cadre d’une télévision historique qui relève de logiques politiques et mémorielles, les documentaires, souvent délaissés et critiqués pour la supposée aridité des formes esthétiques et des discours qu’ils transmettent, ne se réduisent pas à de simples films de montage d’archives, mais sont un genre qui reflète tout à la fois les mémoires collectives et les mutations historiographiques

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