Du héros anonyme au soldat oublié : l'agent de renseignement. L'exemple du réseau Turma-Vengeance de 1940 à l'après-guerre
thèse d’École des chartes
Auteur
Date de soutenance
2021
Description matérielle
2 vol. (580 p.) : ill. ; 30 cm
Lieu de conservation
Langue
Français
Mots-clés
Forces françaises combattantes Réseau Turma-vengeance Guerre mondiale (1939-1945) Mouvements de résistance
Résumé
Le contexte particulier de la Seconde Guerre mondiale et de la création, à Londres, d’un gouvernement français se voulant légitime dans le cadre de la poursuite de la lutte, favorise, dès 1940, l’émergence d’une nouvelle sorte de combattant : l’agent de renseignement des réseaux de Résistance. Figure inédite de patriote contraint de se muer, dans son propre pays, en espion, et stigmatisé comme tel par les propagandes tant allemandes que vichystes, l’agent de renseignement occupe une place contradictoire au sein de l’histoire du second conflit mondial. Turma, réseau de renseignement dont les bases sont jetées dès la fin de l’année 1940 en zone occupée par Victor Dupont, apparaît comme le vecteur d’une approche diversifiée et renouvelée de la figure de l’agent de renseignement intérieur. D’abord membre nécessairement effacé de la structure collective qu’est Turma, qui se démultiplie en sous-réseaux complexes, l’agent de renseignement, appréhendé à partir de documents issus de la clandestinité, de témoignages, et de documents produits par les services de liquidation des réseaux après la guerre, apparaît en fait comme l’élément central de la guerre secrète, se situant au cœur du processus de renseignement. Élément initiateur de la chaîne de l’information, il se décline en agents de renseignement, qui recueillent l’information, et en agents du renseignement, qui sont autant d’auxiliaires indispensables à l’élaboration du renseignement. Unique moyen pour les Alliés de connaître la situation en France occupée, l’agent apparaît alors pour l’occupant, comme l’ennemi n°1 à traquer. Combattant inédit, soldat effacé mais indispensable, il est victime, entre histoire et mémoire, de cette position centrale mais trop particulière qu’il occupe, malgré lui, au cœur du second conflit mondial.