Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime. Le viol à Auxerre et à Sens au XVIIIe siècle

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thèse d’École des chartes

Auteur

Date de soutenance

2020

Description matérielle

1 vol. (390 p.) ; 30 cm

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Depuis les années 1970, les violences sexuelles servent de support aux chercheurs en sciences humaines pour explorer le monde de la justice, la condition féminine, les relations sociales, le lien familial, le règlement des conflits ou même, plus récemment, la notion de genre. Ces études transversales des crimes sexuels soulèvent et discutent peu à peu les préjugés qui pèsent sur la vie quotidienne sous l’Ancien Régime. L’essor de l’histoire sociale de la justice réactualise aujourd’hui la question du viol dans l’historiographie. Débats contemporains, sources difficiles d’accès, rareté des cas portés en justice : les freins à l’initiative de la recherche ne manquent pas. Longtemps considéré comme un sujet pervers et polémique, ce crime mérite pourtant le statut d’objet d’histoire à part entière. Les affaires sexuelles dévoilent la complexité du droit et du système judiciaire. La procédure criminelle croise quant à elle les intérêts individuels, les mentalités collectives ainsi que les normes relatives à la sexualité et à la violence. Les crimes sexuels mettent en lumière un certain nombre de mutations sociales à l’œuvre ou déjà achevées à la fin de l’époque moderne. L’angle monographique, qui vise les bailliages d’Auxerre et de Sens, au cœur de l’actuel département de l’Yonne, contribue à une lecture moins désincarnée du traitement des affaires de viol. Écrire un pan de l’histoire des crimes sexuels au XVIIIe siècle n’exclut pas en effet de s’intéresser à l’environnement vécu et aux destins des justiciables. L’univers dans lequel ces derniers évoluent influence les représentations du viol, à court terme durant le procès et sur le temps long de leur existence.

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