La maison de Baux, construction politique et culture lignagère (milieu du XIIe-début du XIVe siècle)
Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales
thèse d’École des chartes
Auteur
Date de soutenance
2020
Description matérielle
3 vol. (700 p.) ; 30 cm
Lieu de conservation
Langue
Français
Résumé
Parmi les plus prestigieuses maisons de l’aristocratie provençale au Moyen Âge, la maison de Baux interroge par sa capacité à perpétuer son nom et sa puissance par-delà les ruptures politiques qui scandent l’histoire de la Provence. Issus de la très haute aristocratie, les Baux parviennent à tenir tête aux dynasties comtales en se proclamant fidèles de l’empereur. Leur stratégie politique basée sur l’équivoque des pouvoirs et des influences dans la basse vallée du Rhône en fait des acteurs majeurs de la scène politique méridionale du milieu du xiie au milieu du xiiie siècle. Après l’avènement de Charles d’Anjou et de son frère Alphonse de Poitiers dans le Midi, le lignage se lance dans le service du prince. Il participe à la conquête du royaume de Sicile et récolte les fruits de la faveur royale sans pour autant renier son indépendance. Les Baux révèlent ainsi une singulière capacité à se comporter en princes sur leurs terres. Par le contrôle de l’écrit et des insignes du pouvoir (monnaies, sceaux et bulles, juridiction) la maison de Baux construit et met en scène sa domination sur la terre et les hommes. Ce faisant elle développe une haute conscience d’elle-même en élaborant précocement un récit et une culture lignagères puisant dans un passé mythique et célébrés par les troubadours. La cohésion de la parentèle et le maintien de relations distinctives face à l’Église singularisent encore les Baux. L’élévation qu’ils atteignent au début du xive siècle témoigne de la vigueur inentamée du lignage, de la principauté d’Orange aux baronnies des Baux et de Berre, sans oublier les comtés du royaume de Sicile.