Le revers de l’écaille. La sirène, entre nature et lecture, dans le livre imprimé à l’époque moderne (1475-1691/1692)

Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales

thèse d’École des chartes

Auteur

Directeur de thèse

Date de soutenance

2019

Description matérielle

2 vol. (642 p.) ; 30 cm

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Aujourd’hui, lorsqu’on parle de « sirène », c’est l’image d’une séduisante femme à queue de poisson qui se dessine dans l’esprit de l’interlocuteur. Il est tentant pour un regard anachronique de donner ce nom à la plupart des femmes pisciformes que l’on trouve dans l’art et la littérature, alors même qu’il désignait à l’origine des personnages mythologiques ayant pris l’apparence de femmes-oiseaux. Cette confusion, confirmée au Moyen Âge, a-t-elle perduré pendant l’époque moderne que l’on décrit si soucieuse de la lecture des sources antiques mais qui, parallèlement, admet souvent l’existence de monstres aquatiques ? L’absence d’une perspective centrée sur la matérialité du livre dans les études consacrées à la sirène était particulièrement criante pour une époque où l’imprimerie, grâce à la formidable diffusion de textes et d’images, rebat les cartes de la connaissance de la nature. Aussi les supports textuels concernant cette créature fascinante doivent-ils être considérés comme des vecteurs d’informations et des sources à part entière. En tant qu’être hybride et polymorphe, la sirène, créature de papier que l’on croit reconnaître dans le monde réel, soulève en effet des problématiques épineuses lorsque les auteurs modernes tentent de l’intégrer à leurs enquêtes sur l’ordre de la Création. Comment écrit-on sur la sirène entre le milieu du XVe et la fin du XVIIe siècle ? De quelle « sirène » parle-t-on ? En quoi est-elle révélatrice des défis que pose l’écriture de la nature dans cette époque tiraillée entre observation empirique et stéréotypes iconographiques, tissée d’enjeux touchant la production commerciale du livre et l’apparition d’autorités nouvelles ?

Source