« Pour leur peine et salaire d’avoir joué ensemble de leurs instruments ». Organisation et reconnaissance du métier de musicien instrumentiste dans la société urbaine de la fin du Moyen Âge (XIVe-XVIe siècle)
Modalités de consultation de la thèse
tous droits réservés
thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Date de soutenance
2018
Description matérielle
2 vol. (616 p.) ; 30 cm
Lieu de conservation
Langue
Français
Mots-clés
Résumé
La performance musicale au Moyen âge est exécutée par des jongleurs ou des ménestrels, dont on retient souvent, aujourd'hui encore, l'image romantique d'hommes à la vie dissolue et aux moeurs douteuses, errant de château en château pour divertir les seigneurs en échange du gîte pour la nuit, ou chantant dans la rue dans l'espoir d'une aumône. Dès le Moyen âge, les discours cléricaux s'appuient sur cette mauvaise réputation des amuseurs pour condamner fermement jongleurs et ménestrels, et refuser de voir dans leur activité un véritable travail. A partir du XIVe siècle, les musiciens instrumentistes qui vivent en ville s'organisent pourtant en communautés et se dotent de réglements professionnels. La pratique instrumentale de la musique, devient alors un véritable métier artisanal, qui prend le nom de ménestrandise, et un statut de professionnel du divertissement se dessine, qui contribue à la reconnaissance sociale des musiciens instrumentistes. Le mouvement communautaire qui touche ces derniers à la fin du Moyen âge s'inscrit dans le cadre général d'une structuration des métiers en cours et de la mise en place d'une réglementation du travail. A la faveur d'une mutation profonde de leurs modes de rénumération, qui s'apparente de plus en plus à un salaire, les musiciens professionnels voient globalement leur condition s'améliorer entre le XIVe et le XVe siècle. Certains d'entre eux accèdent même à une certaine notabilité, ou au moins, une relative richesse. Cette évolution ne concerne cependant pas tous les jongleurs et ménestrels, dont une partie reste en marge du mouvement communautaire.