Beauté du paradoxe. Le cheval barbe dans son destin franco-algérien (1542-1914)

Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales

thèse d’École des chartes

Auteur

Directeur de thèse

Date de soutenance

2017

Description matérielle

2 vol. (304-368 p.) ; 30 cm

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Lorsque la France débarque dans la régence d'Alger en 1830, le cheval d'Afrique du Nord, qu'elle appelle le Barbe depuis le XVIe siècle, est loin de lui être inconnu. Importé depuis longtemps en Europe comme monture de luxe, à la fois rare et prestigieuse, le Barbe voit pourtant ce statut bouleversé avec la conquête de l'Algérie. Deux héritages équestres très différents, qui se sont lentement formés des deux côtés de la Méditerranée, se heurtent alors brutalement dans le contexte trouble de la guerre, puis de l'exploitation coloniale. Le XIXe siècle marque de fait l'apogée d'une grande confusion dans la définition même de cet équidé, écartelé par des fractures culturelles, sociales et utilitaires. Transformé jusque dans son corps et dans ses fonctions, son identité s'étiole, bien que son nom demeure inchangé. Dans ces conditions, est-il exact de dire que le Barbe existe toujours à la veille de la Première Guerre mondiale? Un seul point met d'accord Algériens et Français, militaires et civils, métropolitains et colons, ministères parisiens et éleveurs du bled : le Barbe est un exceptionnel cheval de cavalerie légère. Le présent travail ne cherche néanmoins pas à étudier la confrontation entre deux mondes à travers le prisme d'un animal, mais le contact progressif entre un de ces mondes et un animal étranger via l'autre. En explorant tous les sens possibles du Barbe, et en le sfaisant cohabiter dans toutes leurs contradictions et toutes leurs convergences, sans tenter de dégager une quelconque "logique modélisante", le cheval redevenu acteur à part entière, permet de sortir de relations coloniales trop souvent dichotomiques. Là réside la beauté du paradoxe.

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