Présences noires à Bordeaux : passage et intégration des gens de couleur à la fin du XVIIIe siècle

Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales

thèse d’École des chartes

Auteur

Directeur de thèse

Date de soutenance

2017

Description matérielle

2 vol. (475 p.) ; 30 cm

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Bordeaux est une ville ouverte sur le monde au siècle des Lumières : ses relations avec les colonies françaises engendrent de multiples circulations auxquelles les gens de couleur prennent pleinement part à la fin du XVIIIe siècle. On estime ainsi que plus 2,500 Non-Blancs passent par ce port entre 1763 et 1792 : si une grande majorité d'entre eux sont des esclaves qui accompagnent leur maître en métropole, les libres de couleur ne sont pas en reste et multiplient les voyages à Bordeaux pour des raisons variées. Bordeaux n'a cependant pas été qu'une ville de passage : plusieurs afro-descendants y résident pendant des années,au gré de circonstances diverses. Les noirs représentent ainsi une part visible de la domesticité bordelaise : posséder un domestique noir est en effet une marque de prestige et les serviteurs de couleur, souvent esclaves, sont largement employés dans les grandes maisons. Les gens de couleur participent également au dynamisme économique de la ville : une minorité d'entre eux exerce en effet des métiers d'artisanat, profitant d'un cadre corporatif assez souple à Bordeaux qui permet l'apprentissage puis la pratique d'un métier sans trop de contraintes. Ces métiers, exercés par des libres et des esclaves dans des proportions différentes, ne constituent pas une ligne de fracture et les libres de couleur se distinguent moins par leur profession que par leur capacité à être autonomes en se mariant, en se constituant un patrimoine et en montant des réseaux de solidarité. Cette présence noire se poursuit au-delà de la Révolution : loin d'être en épiphénomène, l'établissement, voire l'intégration, des minorités noires à Bordeaux est bien réel à la fin du XVIIIe siècle.

Source