Le texte et la voix : l’interjection dans l’ancienne farce française

Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales

thèse d’École des chartes

Auteur

Directeur de thèse

Date de soutenance

2014

Description matérielle

3 vol. (170, 608, 1022 p.) ; 30 cm

Lieu de conservation

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Cette thèse vise à interroger l'interjection dans l'ancienne farce française (XIVe-XVIe siècles) et à répondre plus particulièrement à trois interrogations fondamentales : de quelle(s) manière(s) les interjections ont-elles été créées ? Dans quels buts sont-elles proférées ? Comment agissent-elles dans le discours ? Après une défintion des principales notions et l'établissement d'un corpus d'un millier d'interjections repérées sur les vingt farces choisies, nous avons mené dans un premier temps une analyse lexicologique et sémantique d'une quinzaine de formes jugées les plus représentatives. Ce premier travail nous a permis de mettre en lumière non seulement les différentes voies de création du phénomène interjectif mais aussi d'observer que le rôle des occurrences se répartissait sur les six pôles dégagés par R. Jakobson (fonctions référentielle, émotive, conative, poétique, métadiscursive et phatique). La seconde grande partie de cette thèse consiste en une analyse pragmatique et conversationnelle de l'interjection : si nous avons pris pour modèle dans un premier temps la théorie de la pertinence de D. Sperber & D. Wilson, il est apparu qu'un retour à l'oeuvre de Grice à l'aide de la théorie des implicatures conversationnelles généralisées de S. Levinson était plus à même de fournir une base explicative plausible. Ces analyses pragmatiques nous ont permis de mettre à jour le fonctionnement en discours du phénomène interjectif et d'appréhender ses spécificités. Enfin, après avoir dégagé les obstacles qui pouvaient s'opposer à l'application de l'analyse de conversation dans le domaine de l'écrit, nous avons pu observer que cette voie semblait extrêmement prometteuse pour replacer l'interjection (et en particulier les interjections phatiques) dans une économie du discours, à la fois au niveau des paires adjacentes et de l'organisation des tours conversationnels. Dans ce travail, nous espérons avoir pu montrer que loin de devoir être catégorisée comme morphème « naturel », l'interjection se devait plutôt d'être appréhendée comme un ensemble linguistique visant des buts variés et servant, dans le contexte théâtral, des fins à la fois linguistiques et extra-linguistiques (ainsi notre notion d'« acte narratif implicite »).

Couverture temporelle

1200 - 1500

Source

Position de thèse