La tradition gréco-latine de l’optique médiévale, de Calcidius jusqu’au XIIe siècle
Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales
thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Date de soutenance
2008
Description matérielle
1 vol. (583 p.) ; 30 cm
Lieu de conservation
Cote
AB XXVIII 1459
Langue
Français
Mots-clés
Résumé
L’objet de ce travail est de faire le point sur ce que les Occidentaux ont retenu de l’optique grecque entre la traduction du Timée par Calcidius accompagnée de son commentaire et la vague de traductions gréco- et arabo-latines du XIIe siècle. La période longue retenue, huit siècles, permet de souligner des continuités, dans l’étude des textes, dans les traditions culturelles et interprétatives, dans la persistance d’un intérêt pour l’optique, comprise comme une théorie de la vision très élargie. La vision, en effet, tout comme la nature de la lumière, atteint une résonance qui dépasse de loin les bornes du phénomène physique ou physiologique. Tout comme la vision est à la base de noétique alti-médiévale, puis plus strictement de la gnoséologie au XIIe siècle, la nature de la lumière est le nœud d’interrogations métaphysiques qui sous-tendent un discours physique latent. Ainsi, la relecture du Timée permet la réinterprétation physique d’un certain nombre de problématiques métaphysiques développées à partir de l’assimilation de Dieu à la Lumière, issues du texte biblique lui-même et encore enrichies par les Pères de l’Église. Cette relecture esquisse un programme cohérent d’interprétation de tous les phénomènes liés au visuel, qu’il s’agisse de la nature et de la propagation de la lumière, des couleurs de l’arc-en-ciel, de la réflexion sur la matière par opposition à la lumière, alors définie à partir des critères qui déterminent sa visibilité. La cohérence de cette théorie, élaborée essentiellement par Thierry de Chartres et Guillaume de Conches, lui permet de bénéficier d’un retentissement qui dépasse largement le cercle restreint de l’école de Chartres et la première moitié du XIIe siècle, puisqu’elle se ressent fortement dans la reprise de termes spécialisés dans les traductions du XIIe siècle. Il n’y a donc avec l’arrivée des traductions du grec et de l’arabe ni rupture complète avec les traditions intellectuelles du haut Moyen Âge, ni création ex nihilo d’une science, l’optique, à partir d’un corpus d’œuvres traduites.
Couverture temporelle
300 - 1199