Le Gévaudan sous l’empire du roi. Le sens politique du procès et du paréage entre l’évêque de Mende et le roi de France (1269-1307)

Modalités de consultation de la thèse

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thèse d’École des chartes

Auteur

Directeur de thèse

Date de soutenance

2011

Description matérielle

1 vol. (617 p.) : ill. ; 30 cm

Lieu de conservation

Cote

AB XXVIII 1547

Langue

Français

Mots-clés

Résumé

Territoire isolé, le diocèse de Mende échappe au XIIe siècle à l'autorité du roi de France pour être contrôlé principalement par le comte de Barcelone, puis le roi d'Aragon, qui y possèdent la vicomté de Grèzes, et par l'évêque de Mende. Suite à la campagne menée en 1226 par Louis VIII en Languedoc, la vicomté de Grèzes et les terres gévaudanaises de Pierre VII Bermond sont saisies par le roi de France. Le pouvoir royal et le pouvoir épiscopal se disputent dès le milieu du XIIIe siècle l'exercice de la justice dans le diocèse. En 1269, l'évêque de Mende Odilon de Mercœur entame un procès devant le Parlement de Paris où il revendique le majus dominium sur son évêché en s appuyant notamment sur la Bulle d'or , acte octroyé au prélat par Louis VII en 1161. La procédure dure jusqu en 1307, date à laquelle le litige est vidé, sans doute à l'initiative du roi Philippe le Bel, avec l'approbation de l'évêque Guillaume Durand le Jeune, par un acte de paréage qui partage entre les deux parties la juridiction dans le diocèse. À travers ce procès, se dessine le passage d un pouvoir royal, essentiellement conçu comme exercice de la justice à une autorité plus interventionniste : dans la seconde moitié du règne de saint Louis, on assiste à une judiciarisation des conflits survenant en Gévaudan entre les officiers royaux et l'évêque de Mende grâce au développement de l'activité du Parlement de Paris. Dans l'ultime phase du procès qui s'ouvre sous Philippe le Bel, on constate un durcissement de l'argumentaire royal dans les propos de l'avocat du roi, Guillaume de Plaisians, qui cherche à exclure toute prétention épiscopale en invoquant l'inaliénabilité des droits du roi. Or le paréage apparaît comme un moyen habile d'étendre la protection du roi, certes au prix de l'abandon d'une partie de la juridiction, mais en imposant un modèle judiciaire qui place le roi au sommet de la pyramide des appels hiérarchiques et qui territorialise le pouvoir par la constitution de zones cohérentes d exercice de la justice.

Couverture temporelle

1269-1307

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