Entre pièce intime et espace fantasmé. Formes, décor et usages du boudoir de 1726 à 1802
Modalités de consultation de la thèse
tous droits réservés
thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Date de soutenance
2019
Description matérielle
2 vol. (532 p.) ; 30 cm
Lieu de conservation
Langue
Français
Mots-clés
Résumé
Si l’on devait résumer le siècle des Lumières par une pièce, on choisirait certainement le boudoir. Espace considéré aujourd’hui comme féminin, qu’il soit vu comme coquet ou licencieux, on a tôt fait de l’associer à Marie-Antoinette et aux auteurs libertins. Mais le boudoir ne correspond pas seulement à une image fantasmée de l’Ancien Régime, par bien des aspects, il incarne aussi les profonds bouleversements que connaît l’architecture domestique à cette période. Il naît au début du XVIIIe siècle, alors que la distribution des appartements se diversifie et qu’on commence à imaginer pour chacune des activités de la vie une pièce adaptée. S’imposent alors salle de bains et salle à manger mais le boudoir, lui, s’oppose à cette progressive spécialisation fonctionnelle des espaces. Petite pièce pouvant servir de cabinet d’étude, de cabinet de toilette voire de petit salon selon les désirs du propriétaire, il reste toutefois toujours une sorte de retraite, souvent placée à l’écart de l’appartement principal. En tant que pièce privée, il est témoin de la transition d’une conception ancienne de l’intimité vers un sentiment nouveau : on souhaite désormais posséder une pièce à l’abri des regards, dans laquelle on pourra agir à sa guise. Seul espace qui ne soit semble-t-il pas contraint par des codes distributifs anciens, le boudoir, polymorphe et multifonctionnel, s’impose alors comme étant la seule pièce vraiment personnelle, que ce soit dans les grands hôtels ou, à la fin du siècle, dans des demeures plus modestes. En cela sans doute, davantage que dans son aspect fantasmé, il incarne véritablement le XVIIIe siècle.