« L’intérêt est normand, et l’honneur est gascon ». Le Tribunal des maréchaux de France : agent régulateur du comportement et du crédit des nobles et militaires au XVIIIe siècle
Thèse non numérisée : demander une autorisation de consultation du format physique aux Archives nationales
thèse d’École des chartes
Auteur
Directeur de thèse
Date de soutenance
2017
Description matérielle
2 vol. (598 p.) ; 30 cm
Lieu de conservation
Langue
Français
Mots-clés
Résumé
Le Tribunal du point d'honneur fut créé par Henri IV afin de concilier les querelles entre nobles et militaires et éviter ainsi les duels. A partir du règne de Louis XIV, les maréchaux dotent leur juridiction de règlements qui organisent la procédure. Des agents, de plus en plus nombreux à Paris comme dans les provinces, sont mis à leur service par le roi. Souvent liés aux milieux militaires, ces hommes jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement et dans l'évolution de l'institution. Inclus dans les réseaux de sociabilité des justiciables du tribunal- les nobles et le smilitaires français- , les membres de la compagnie du prévôt général de la Connétablie et maréchaussée de France sont de véritables intendants du crédit nobiliaire et militaire. Ils participent en outre à la formalisation d'un code juridique de l'honneur par le tribunal. Au départ impératif moral et social, l'honneur devient un principe juridique. Fort de celui-ci, le Tribunal du point d'honeur apparaît dans cette étude comme un agent régulateur du comportement des nobles et militaires mais aussi d'une forme de crédit qui leur était réservée. Seuls aptes à prouver une promesse de remboursement, les billets d'honneur sont les supports d'un régime privilégié de crédit régulé par le Tribunal des maréchaux et n'ayant cours qu'entre ses justiciables. Cette forme originale d'engagement ne reposant que sur l'honneur fut attaquée par les juristes et parlementaires. Les querelles institutionnelles qui ont eu lieu sont alors à comprendre et étudier au sein d'une vaste querelle de l'honneur et de l'intérêt caractéristique d'une "seconde modernité de l'honneur", du milieu XVIIe à la fin du XVIIIe siècle.